Auteur : Kiera CASS
Éditeur : Robert Laffont (2012)
Résumé :
Elles sont trente-cinq jeunes filles: la « Sélection » s’annonce comme l’opportunité de leur vie. L’unique chance pour elles de troquer un destin misérable contre un monde de paillettes. L’unique occasion d’habiter dans un palais et de conquérir le cœur …
du prince Maxon, l’héritier du trône. Mais pour America Singer, cette sélection relève plutôt du cauchemar. Cela signifie renoncer à son amour interdit avec Aspen, un soldat de la caste inférieure. Quitter sa famille. Entrer dans une compétition sans merci. Vivre jour et nuit sous l’oeil des caméras… Puis America rencontre le Prince. Et tous les plans qu’elle avait échafaudés s’en trouvent bouleversés…
Extrait 1:
Lorsque ses lèvres s’aventurent dans mon cou, je souffle : – Ils vont te tuer si tu fais ça. – Et je vais mourir si je ne t’embrasse pas.
Extrait 2:
– Aucune idée. En même temps, certaines n’attendent qu’une chose, vous sauter dessus. – Mais pas vous. Vous, vous n’avez eu aucun scrupule à me balancer un coup de genou dans l’entrejambe. – Objection ! Dans la cuisse. – Ne dites pas d’absurdités. Dans la cuisse, ça ne fait pas aussi mal.
Extrait 3:
– Et moi, pourquoi me garder ? – America, je croyais avoir été clair sur ce point. Maxon laisse échapper un soupir et prend délicatement mon visage entre ses paumes. Quand je lève la tête, il passe aux aveux. – Si les choses n’étaient pas aussi compliquées, j’aurais déjà annulé la Sélection depuis longtemps. Mes sentiments ne sont plus un mystère pour moi. Peut-être est-ce irréfléchi de ma part de me lancer ainsi tête baissée, mais je suis certain que je serais heureux avec vous.
Extrait 4:
Suis-je la seule à avoir pleinement conscience de mes défauts? Mal dégrossie. Incapable d’avoir un tant soit peu d’autorité, d’organisation. Egoïste, caractérielle, trop réservée. Et lâche.
Extrait 5:
Le souci, c’est qu’il se tient trop droit sur son trône. A croire qu’il a avalé un parapluie.
Extrait 6:
Un je-ne-sais-quoi de timide, d’hésitant, me fait chavirer. Sans qu’une seule parole circule entre nous, je sens une vague de nervosité le parcourir. Au plus profond de moi, je comprends qu’il m’adore.
Extrait 7:
« Je suis navré, América. J’ignorais… Le moment est-il bien choisi pour vous tapoter l’épaule? -Oui. Le moment est très bien choisi. »
Extrait 8:
Une chaleur inattendue s’empare soudain de moi. Son premier baiser, c’est à moi qu’il a voulu le donner. Oui, je le reconnais, j’ai encore des sentiments pour Aspen. Je ne peux pas l’oublier en un claquement de doigts. Mais notre couple n’est plus qu’un amer souvenir et plus rien ne m’empêche de réserver à Maxon une place dans mon cœur. A part mes préjugés, peut-être. Des préjugés balayés par la réalité. J’effleure son front de ma main. -Que faites-vous ? -J’efface de votre mémoire ce baiser raté. Je suis sûre qu’on peut mieux faire.
Extrait 9:
« Il prend mon visage entre ses mains, je plonge mon regard dans le sien et la machine s’emballe. Nous échangeons un baiser et j’oublie aussitôt le reste. La sélection, les soucis de ma famille… j’oublie jusqu’à Illéa. Seul Aspen compte en cet instant, ses mains le long de mon dos, son souffle sur ma nuque… Je caresse ses cheveux encore mouillés – il prend une douche le soir, au retour du travail – et je glisse mes doigts dans ses boucles brunes. Il sent le savon, celui que fabrique sa mère dans sa cuisine. Cette odeur j’en rêve la nuit… »
Extrait 10:
– Taper sur les doigts? répète Gavril. Que vous reprochait-elle? – En vérité, je l’ignore. Je pense qu’elle avait le mal du pays, tout simplement. Ce qui explique pourquoi je lui ai pardonné, bien volontiers. – Donc elle est restée au palais? – Oui. Elle est restée. Et j’ai l’intention de la garder près de moi un petit moment.
Extrait 11:
Une fois tout ce petit monde rassemblé, nous nous apprêtons à descendre l’escalier, non sans inspecter une dernière fois notre reflet dans le cadre doré fixé au mur. À côté de Marlee ou d’Ashley, j’ai l’air d’une souillon. Ma seule consolation : je suis toujours moi, sans déguisement et sans masque.
Extrait 12:
-Et vous, mademoiselle, qu’est-ce qui vous a poussée à participer à la Sélection ? L’homme ou le trône ? -En fait, je suis arrivée ici par erreur. -Par erreur ? -Oui. Plus ou moins. C’est une longue histoire. Et maintenant… me voilà. Je ne me bats pour rien de tout. Le but ultime, c’est de me remplir l’estomac jusqu’à ce que vous me montriez la porte.
Extrait 13:
La plupart des candidates quittent les mains de leur maquilleuse métamorphosées : elles paraissent plus âgées, plus jeunes, ou tout simplement plus belles. Moi, j’ai la chance de me reconnaître quand j’observe mon reflet dans le miroir.
Extrait 14:
D’après mon expérience, l’amour frappe toujours au moment où on s’y attend le moins. p.205
Extrait 15:
Je pivote vers maman et vers May : – Elle ne vous fait pas penser à une… – Mlle America Singer, de Caroline, grade Cinq. Je me retourne brusquement et mes yeux s’écarquillent. Oui, c’est bien moi, mon portrait s’affiche à l’écran. Cette photo… Je venais d’apprendre qu’Aspen comptait se marier avec moi et je rayonne de bonheur… en un mot comme en cent, je suis belle. Et amoureuse. Et un crétin quelconque a cru que cet amour était destiné au prince.
Extrait 16:
Depuis que nous avons reçu la lettre, maman flotte sur un petit nuage. Elle a l’air d’y voir la solution à tout nos problèmes, la promesse d’une nouvelle vie. Le seul petit grain de sable qui vient gripper les rouages, c’est moi.
Extrait 17:
S’il y avait pénurie de vivre, si vos parents avaient le ventre vide et si vous saviez que certaines personnes gagnent en un jour ce que vous mettez toute une vie à gagner, que feriez-vous ? Jusqu’où iriez-vous pour ceux que vous aimez ?
Extrait 18:
– Elle fait beaucoup d’efforts, mademoiselle, mais, un jour ou l’autre, elle va craquer. J’observe Lucy du coin de l’oeil. Elle a fini par s’endormir sur le lit alors que le soleil brille encore haut dans le ciel. Le reste de ma journée, je la passe plongée dans un livre. Anne et Mary époussettent des meubles déjà époussetés. Nous restons aussi silencieuses que possible, de peur de réveiller Lucy. Et je me fais une promesse en mon for intérieur: c’est la dernière fois que Lucy endure pareil calvaire.
Extrait 19:
La meilleure façon de garder un secret, parfois, c’est de l’étaler au grand jour.
Extrait 20:
L’emblème national surgit enfin. Tout en haut de l’écran, le visage de Maxon s’inscrit dans une fenêtre, ce qui permet aux spectateurs d’apprécier ses réactions en direct. Gavril tient dans sa main les fiches qui portent le nom de trente-cinq chanceuses dont la vie, pour citer la reine, va basculer à tout jamais. La Sélection démarre enfin. Page 69, ligne 3 à 7.
Extrait 21:
A ces mots, je pose ma tête sur son torse. A la fois surpris et rassuré par ce geste, Maxon me serre contre son cœur. – Maxon, je ne sais pas trop ce que nous sommes, mais nous sommes plus qu’amis, c’est certain. Il soupire. Je distingue l’affolement de son cœur, qui bat la chamade, à travers l’épaisseur de son costume. Avec délicatesse, il relève mon menton. Je sens un attachement indicible qui grandit entre nous. Ensuite vient le baiser, d’une tendresse inimaginable.
Extrait 22:
La seule personne qui a l’air de passer un mauvais moment, c’est Maxon. Au lieu de se régaler, il parcourt du regard les tables, concentré à l’extrême. De temps à autre il s’interrompt comme à mi-pensée avant de reprendre son inspection. Un débat semble faire rage dans sa conscience.
Extrait 23:
Possible que mes rêves ne riment à rien. Qu’ils me filent entre les doigts. Mais ils m’appartiennent et je n’ai pas la moindre envie de tirer un trait sur eux, de me plier indéfiniment aux quatre volontés de ma famille.
Extrait 24:
Faites cohabiter dans votre cage dorée trente-cinq furies prêtes à s’entretuer pour obtenir ce qu’elles veulent, vous verrez le résultat.
Extrait 25:
– Espèce d’imbécile ! Je te déteste ! C’est toi que j’aimais ! C’est avec toi que je voulais faire ma vie, fonder une famille ! – Il vaut mieux que je m’en aille, déclare Aspen d’une voix chevrotante.
Extrait 26:
Dans mon imagination, tout se déroule sans accroc. Dans mon imagination, tout le monde est heureux…
Extrait 27:
Et parce qu’Illeà est enlisé dans des lois injustes, parce que nous avons dû vivre notre amour dans la clandestinité, je ne peux même pas crier son nom. Ni lui lancer une dernière fois que je l’aime.
Extrait 28:
J’étais donc là, à vider les cartons…et il était là aussi. Nos regards se croisaient, il m’impressionnait moins qu’avant. Nous ne nous étions pas vus depuis longtemps. Nous n’étions plus des enfants. Nous avons passé la journée à nous frôler, soi-disant par accident, entre deux cartons. Il m’adressait un regard, un sourire et, pour la première fois, j’avais l’impression d’être en vie.
Extrait 29:
Maxon s’exprime sur un ton las et découragé, comme s’il avait vu cette situation se reproduire des millions de fois. – Et j’y pense, ajoute-t-il, si vous voulez éviter que je tombe amoureux de vous, cessez donc d’être aussi jolie. Dès demain matin j’ordonne à vos chambrières de vous coudre des robes de bure.
Extrait 30:
Tout jeu comporte des règles, et les règles sont faites pour être transgressées.
Extrait 31:
— Aspen, des années durant j’ai consacré ma vie aux autres, ou à tenter de changer le cours des choses. J’ai travaillé dur pour aider ma famille à survivre. J’ai cherché à combler le fossé entre Kenna, Kota et le reste de ma famille. J’ai voulu être une grande sœur exemplaire pour May et Gerad, être une fille dont mon père pourrait être fier, et ne pas trop décevoir ma mère, puisque la perfection n’existe pas pour elle. Des années durant, j’ai eu foi en notre couple. Je suis tombée amoureuse de toi, j’ai fait de mon mieux pour te rendre la vie plus facile. J’attendais une demande en mariage, j’ai eu une rupture.
Extrait 32:
Voici l’homme qui va prendre en main le destin de notre pays; quelques larmes, et il est pris de court. A mourir de rire.
Extrait 33:
Il soupire. Je distingue l’affolement de son cœur, qui bat la chamade, à travers l’épaisseur de son costume. Avec délicatesse, il relève mon menton. Je sens un attachement indicible qui grandit entre nous.
Ensuite vient le baiser, d’une tendresse inimaginable.
Extrait 34:
Je baisse la tête, gênée par ses louanges. Ce type de compliments me met toujours mal à l’aise. Maman, May, Mary… j’ai du mal à croire que tant de gens me tiennent en si haute estime. Suis-je la seule à avoir pleinement conscience de mes défauts? Mal dégrossie. Incapable d’avoir un tant soit peu d’autorité, d’organisation. Égoïste, caractérielle, trop réservée. Et lâche. Or une princesse digne de ce nom ne doit pas manquer de courage. Car il s’agit d’occuper une fonction, une position sociale, pas seulement de vivre d’amour et d’eau fraîche.
Extrait 35:
– Vos accusations sont profondément injustes, dit-il. Vous m’êtes toutes très chères, chacune à sa façon. La Sélection me permettra de découvrir laaquelle sera la plus chère à mon cœur, tout simplement.
Vous parlez comme un livre poussiéreux.
– Je plaide coupable. Je suis un pur produit de mon éducation, et je vous prie de m’en excuser.
– L’éducation. Ridicule.
– Excusez moi ?
– C’est ridicule !
– De quoi parlez vous ?
– La sélection ! Toute cette mascarade ! Vous n’êtes jamais tombé amoureux ? C’est comme ça que vous voulez choisir une femme ? Vous êtes vraiment superficiel à ce point?
Extrait 36:
J’essaie d’arborer une expression neutre. Maxon semble avoir envie de s’enfoncer six pieds sous terre.
-Je suis navré. C’est mon tout premier baiser. Je ne sais pas quelle mouche m’a piqué, souffle-t-il. En fait…je vous demande d’accepter mes plus plates excuses, America.
Une chaleur inattendue s’empare soudain de moi.
Son premier baiser, c’est à moi qu’il a voulu le donner.
[…]
J’effleure son front de ma main.
-Que faites-vous ?
-J’efface de votre mémoire ce baiser raté. Je suis sûre qu’on peut mieux faire.
-America, on ne peut pas défaire ce qui a été fait, malheureusement.
-Bien sûr que si. Qui le saura, à part vous et moi ?
Extrait 37:
– Ils devraient vous accrocher au plafond, avec les lustres. On croirait un sapin de Noël.
Je désigne la rangée de médailles rutilantes épinglées à son uniforme, qui rappelle celui des gardes, en mille fois plus élégant.
Extrait 38:
Il me faut ma ration, et vite, autrement je vais devenir ronchon.
Extrait 39:
Je rassemble mes forces pour affronter tout ce qui m’attend, pour mon grand plongeon dans l’inconnu. Je décide de faire du palais mon sanctuaire…
Extrait 40:
— Aspen, attends…
Je le serre contre moi et nous échangeons un baiser fougueux – un baiser d’adieu. Et parce que Illeá est enlisé dans des lois injustes, parce que nous avons dû vivre notre amour dans la clandestinité, je ne peux même pas crier son nom. Ni lui lancer une dernière fois que je l’aime.
Extrait 41:
Votre Majesté,
Petit tirage d’oreille. Quand vous voulez.
Extrait 42:
-Ce n’est ni le moment ni l’endroit. Ta détermination va t’attirer des ennuis.
-Je n’ai pas peur de ce gratte-papier.
-Maxon n’est pas un gratte-papier.C’est avant tout un grand seigneur.
-Je ne dis pas le contraire, mais je parie qu’il n’embrasse pas aussi bien que moi. Remarque, tu ne peux pas comparer, affirme Aspen en ponctuant sa remarque d’un clin d’oeil.
Pour toute réponse, je rougis jusqu’au blanc des yeux. Il donne soudain l’impression d’avoir été sonné par un uppercut.
-Tu l’as embrassé ? murmure-t-il, estomaqué.
Mon silence est éloquent.
-Tu prends tout cela très au sérieux, pas vrai ?
-Oui. Je l’aime beaucoup.
-Cela veut dire que la lutte va être encore plus rude que je ne l’imaginais…
Aspen se dirige alors lentement vers la porte. Avant de la refermer derrière lui, il m’adresse un clin d’oeil.
-Bonne nuit, mademoiselle America.
-Bonne nuit, officier Leger
Extrait 43:
– Vous parlez comme un livre poussiéreux.
– Je plaide coupable. Je suis un pur produit de mon éducation, et je vous prie de m’en excuser.
– L’éducation. Ridicule.
– Excusez-moi ?
– C’est ridicule !
– De quoi parlez-vous ?
– La Sélection ! Toute cette mascarade ! Vous n’êtes jamais tombé amoureux ? C’est comme ça que vous voulez choisir une femme ? Vous êtes vraiment superficiel à ce point ?
Extrait 44:
Je devine que l’heure est grave, que ce « bref discours » est lié à ce qu’il nous a dit hier soir. Ce petit mystère me distrait un instant et ma nervosité s’évapore.
Extrait 45:
Mère vous trouve irrésistible. De son temps les jeunes filles étaient réservées, plus encore que Tiny, et vous étiez là, en train de me tailler un costume pour l’hiver… Elle a eu du mal à s’en remettre
Extrait 46:
Le but ultime, c’est de me remplir l’estomac jusqu’à ce que vous me montriez la porte.
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