Auteur : Kiera CASS
Éditeur : Robert Laffont (2013)

Résumé :

    La Sélection de 35 candidates s’est réduite comme peau de chagrin, et désormais l’Élite restante n’est plus composée que de 6 prétendantes. L’enjeu pour ces jeunes filles ? Convaincre le Prince Maxon, le Roi et la Reine ses parents, qu’elles sont les mieux à même de monter …

sur le trône d’Illéa, alors que deux factions de rebelles veulent faire tomber la monarchie.

Pour America Singer, demeurer au palais est encore plus compliqué : ses sentiments envers Maxon viennent se heurter à l’amour qu’elle éprouve depuis l’enfance pour Aspen, garde royal qu’elle croise tous les jours dans les galeries, et à son sens aigu de la justice trop souvent déçu par les décisions royales…

Entre intrigues de cour, dilemmes tragiques et loyautés divisées, America navigue à vue dans la tourmente, en quête du déclic qui changera à jamais le cours de sa vie…

Tout jeu comporte des règles, et les règles sont faites pour être transgressées.

Extrait 1:
     — C’est comment, d’être amoureuse ? lui demande ma petite sœur.
— La chose la plus merveilleuse et la plus terrible qui puisse vous arriver, soupire Lucy en réponse. Un bonheur qui menace à tout instant de vous filer entre les doigts, en quelque sorte.
Lucy a parfaitement résumé la situation. L’amour, c’est une peur qui vous donne des ailes.
Extrait 2:
     – Vous êtes sincère ? Ils peuvent vraiment venir ?
– Bien sûr. Il me tarde de les rencontrer, et c’est une étape dans le processus de la Sélection. Par ailleurs, cela vous fera du bien de revoir vos familles respectives, même quelques heures.
J’ai le plus grand mal à ravaler mes larmes. Des larmes de joie.
– Merci, Maxon.
– Je vous en prie… Je sais que vous les chérissez de tout votre coeur. Et vous feriez tout pour eux, cela saute au visage. Après tout, si vous avez accepté de rester au sein de la Sélection, c’est dans leur intérêt.
– Maxon, c’est dans leur intérêt que je suis restée au début, mais ce n’est plus le cas à présent. Si je reste, c’est que…
– C’est que ?
Un espoir démesuré se lit dans le regard de Maxon. « Dis-le, America. Dis lui ce que tu ressens. »
– C’est que ? répète-t-il sur un ton malicieux.
Je lui adresse un sourire énigmatique avant de tourner les talons.
– America Singer, revenez ici tout de suite !
Il me rattrape et me saisit par la taille.
– Dites-moi, chuchote-t-il……..
Extrait 3:
     Et peut-être que tu vas trouver ça grotesque, mais c’est mon pays. Tout ne fonctionne pas bien, c’est sûr, mais cela ne donne pas le droit à ces anarchistes de venir faire main basse dessus.
Extrait 4:
     -Chut, chut ! les reprend Anne.Si mademoiselle veut gagner le cœur du prince, il va falloir échafauder un plan.
Et elle affiche un sourire machiavélique. Avec des alliées pareilles, je ne vois pas comment la victoire pourrait m’échapper…
Extrait 5:
     Je mets quiconque au défi de réussir à tirer un trait sur son premier amour.
Extrait 6:
     – C’est tout ? Vous n’avez pas d’autres défauts ?
– J’ai découvert il y a peu quelque chose d’étrange…
– Dites-moi.
– Il s’avère que je suis totalement incapable de me passer de vous America. C’est un problème très sérieux et de tout premier ordre.
– Un problème que vous vous efforcez de régler, j’espère ?
Il fait mine de réfléchir à la question.
– Non. Et je vous avertis, je n’en est pas la moindre intention.
Nous rions sans bruit, collés l’un à l’autre. Dans ces moments-là, je m’imagine très bien vivre le restant de mes jours aux côtés de Maxon.

Extrait 7:
     – Cela vous intéresse vraiment ?
– Oui, parce que je vous connais encore très mal. Et vous semblez n’avoir aucun défaut. J’aimerais avoir une preuve que vous n’êtes pas si parfait que ça.
– Je suis loin d’être irréprochable vous le savez.
– Pas si loin que ça.
Nos deux corps sont comme chargés d’électricité. Maxon proteste d’un mouvement de tête, un petit sourire au coin des lèvres.
– Très bien, voyons voir… Je suis un cancre en ce qui concerne la stratégie militaire. Pour cela, oui, je suis un âne bâté ! Et je pense que je ne sais pas cuisiner. Je n’ai d’ailleurs jamais essayé, alors…
(…)
– C’est tout ? Vous n’avez pas d’autre défauts ?
– J’ai découvert il y a peu quelque chose d’étrange…
– Dites-moi.
– Il s’avère que je suis totalement incapable de me passer de vous America. C’est un problème très sérieux et de tout premier ordre.
– Un problème que vous vous efforcez de régler j’espère ?
Il fait mine de réfléchir à la question.
– Non. Et je vous avertis, je n’en ai pas la moindre intention.
Extrait 8:
     – J’avais peur que vous m’ayez définitivement oubliée.
– Je gardais le meilleur pour la fin. J’ai passé du temps avec toutes les autres, je me suis acquitté de mes obligations. Le reste de la soirée vous est réservé.
Mon cœur s’emballe, je me sens rougir.
– Vous êtes éblouissante, America. Beaucoup trop belle pour vous afficher au bras d’un pirate vêtu de guenilles.
– Vous auriez préféré un autre déguisement ?
– Je me verrais bien en arbuste. Ou en buisson, pour être assorti à votre papillon.
– Je donnerais cher pour vous voir déguisé en buisson.
Extrait 9:
     Il n’a pas quitté ma poche. Je suis un incorrigible romantique. J’allais le garder, mais je veux que vous ayez un souvenir de moi.
Extrait 10:
     -Ne pleurez pas, très chère. Je bannirais éternellement les larmes de vos yeux si cela m’était possible…
-Je ne vous reverrai jamais. Par ma faute.
-Non, j’aurais dû être plus démonstratif.
-Et moi plus patiente.
-J’aurais dû vous demander votre main ce soir là, dans votre chambre.
-Oui, vous auriez dû.
-America, je ne sais pas combien de temps il nous reste ensemble, mais je ne veux pas le perdre à ressasser nos regrets.
-Moi non plus.
Je dépose un baiser au creux de sa paume, puis sur le bout de ses doigts. Il glisse une main dans mes cheveux et m’embrasse à pleine bouche. Le feu couve encore sous la cendre, ce baiser le prouve.

Extrait 11:
     La Sélection, Tome 2 : L’Élite
— Il est trop beau, tu ne trouves pas ? fait ma voisine.
— Si.
— Je me demande sans arrêt à quoi ressembleraient nos enfants s’ils avaient ses cheveux et mes yeux.
— Comment va ta cheville ?
— Elle me fait un peu mal, mais le docteur Ashlar m’a assuré que tout s’arrangerait avant la réception.
Extrait 12:
     (…)il me suffit de voir votre dos pour comprendre que vous êtes prêt à tout pour moi.Et j’ai laissé passer cette chance .Je l’ai gâchée…
Maxon ouvre ses bras et je me blottis contre lui.Il me serre contre son coeur.J’aimerais tant effacer le passé et m’accrocher à cette sensation fugace.
Je dépose un baiser au creux de sa paume,puis sur le bout de ses doigts.Il glisse une main das mes cheveux et m’embrasse à pleine bouche.Le feu couve encore sous la cendre,ce baiser le prouve…
Extrait 13:
    -Je me sens plus solidaire de Marlee et de Carter que vous ne sembler le sembler, America.
Ce genre de plaies restent longtemps douloureuses, surtout si vous vous obstinez à les soigner vous-même.
-Et qu’est-ce qui vous a valu les autres ? Oh, vous n’êtes pas obligé de répondre. Ma question est très indiscrète.
-Des choses que j’ai dites, ou faites. Des choses que je sais.
-Maxon, je ne sais pas comment dire…
Les larmes menacent de m’étouffer. Il pose une main sur ma jambe.
Extrait 14:
     Mais, s’il y a une chose que j’ai apprise durant La Sélection, c’est que certaines filles seraient capables de tuer pour obtenir ce qu’elles veulent. Ne vous laissez pas aveugler par les robes de soirée et les paillettes.
Extrait 15:
     – America, tu n’oses pas me le dire, mais tu t’inquiète par rapport a lui, a Maxon
Je baisse les yeux, écarlate Je n’ai don aucun secret pour lui
– Ce n’est pas que je l’encourage, ajoute-t-il, mais s’il ne voit pas tes qualités, c’est qu’il lui manque une case Et même si tu ne deviens pas princesse, ça n’enlève rien Tu est une fille phénoménale Et tu sais tu sais a quelle point
Comme il ne parvient pas a finir sa phrase, je me risque a lever la tête
Dans son regard, je vois que nous somme lié pour l’éternité
Aspen me connais mieux que quiconque et il seras toujours là pour moi, quoi qu’il advienne
– Oui, Aspen, je sais Moi aussi
Extrait 16:
     – Je ne sais pas comment je vais me dépêtrer de cet imbroglio Je suis complètement perdue Je Je ne t’ai pas oublié, tu comprends ? Mes sentiments sont toujours aussi fort
– Les miens aussi, Ame
Extrait 17:
     C’est sur cette note que je voulais conclure notre soirée, une note d’espoir. Je me mords la lèvre et je me presse contre lui, une requête dans le regard. Sans la moindre hésitation, il s’incline vers moi et dépose un baiser sur mes lèvres. Un baiser doux et tendre qui me remplit de bonheur. Je pourrais rester entre ses bras des heures durant mais Maxon s’écarte. Trop vite à mon goût.
– Ne restons pas là, suggère-t-il d’une voix enjouée.
Il vaut mieux rentrer avant que la cavalerie ne vienne nous chercher, sabre au clair!
Extrait 18:
     Lucy appelle Anne et Mary, et les préparatifs deviennent prétexte à jeu. La bonne humeur de Mary nous gagne toutes, si bien que je pousse la chansonnette en enfilant mon costume. Maman nous a rejoint un peu plus tard pour nous demander notre avis, franc et sincère, sur sa robe. Qui lui va à ravir. Elle est plus petite et plus plantureuse que la reine, c’est certain, mais elle paraît aussi majestueuse dans cette tenue.
Tandis que nous gagnons le rez-de-chaussée, May s’agrippe à mon bras, toute triste.
– Qu’est-ce qu’il y a? Tu n’es pas contente de rencontrer la reine?
– Si. C’est juste que…
– Que quoi?
– Comment je pourrais remettre mes vieux vêtements après ça?
Extrait 19:
     – Dis-moi, bella, m’interronpt Noemi en prenant la conversation à son compte, ce Maxon, il est plutôt pas mal. Il y a un moyen d’intégrer la Sélection?
– De la paperasse à remplir.
– C’est tout? Où est mon stylo?
– Moi aussi ça m’interresse, l’interrompt Orabella. J’en ferais bien mon quatre-heures, de ce Maxon.
– C’est un peu la mauvaise ambiance ici, vous pouvez me croire.
– Mais ton verre est vide! s’indigne Noemi.
– Tu me voles mes répliques! s’exclame Orabella avant de héler un majordome, qui emplit à nouveau mon verre.
– Tu as déjà visité l’Italie? s’enquiert sa soeur.
– Avant la Sélection, je n’avais même pas mis un pied en dehors de ma province.
– Tu dois venir, piaille Orabella. Ma porte t’est grande ouverte.
– Tu accapares toujours les visiteurs, se plaint Noemi. C’est chez moi qu’elle viendra… Dis-moi, il embrasse bien?
Je m’étrangle à moitié, puis je m’esclaffe. Mon hilarité vaut tous les aveux.
[…]
– Il est très romantique. Quand il s’en donne la peine!

Extrait 20:
     – Maxon, c’est dans leur intérêt que je suis restée au début, mais ce n’est plus le cas à présent. Si je reste, c’est que ..
– C’est que ?
Un espoir démesuré se lit dans le regard de Maxon.
[Dis-le, America. Dis-lui ce que tu ressens.]
– C’est que ? répète-t-il sur un ton malicieux.
Je lui adresse un sourire énigmatique avant de tourner les talons.
– America Singer, revenez ici tout de suite !
Extrait 21:
     — Tout va bien ? chuchote-t-il. Tu n’as pas l’air dans ton assiette ces derniers jours.
— Un peu de fatigue, c’est tout.
— Vraiment ? Je pensais qu’une catastrophe allait me tomber sur le coin du nez.
— Une catastrophe ?
— Que tu m’annonces que je dois tirer un trait sur toi…
Je dois avouer que je n’ai pas accordé la moindre pensée à Aspen cette semaine. Trop centrée sur mon nombril, sur mes petits problèmes. Indifférente à son tourment. Je proteste mollement :
— Tu te trompes sur toute la ligne.
Ma réponse reste évasive et je me sens coupable de le laisser dans le vague, mais il a l’air de s’en satisfaire. Pour l’instant— Aïe ! s’exclame-t-il soudain. Merci pour mon pied.
— Oups ! Excuse-moi.
— Navré de te dire ça, America, mais tu as la grâce d’un éléphant.
Extrait 22:
     Lorsque Silvia me demande de quoi j’aurai besoin pendant mon exposé, je lance l’idée d’un pupitre et d’un chevalet, ou un trépied, afin de présenter une affiche réalisée par mes soins. Voilà qui l’intrigue grandement. Je suis la seule Sélectionnée, après tout, à pouvoir me targuer d’une expérience artistique.
Je passe des heures à rédiger mon discours sur des pense-bêtes, répétant devant le miroir afin de ne rien oublier, de maîtriser les passages qui posent problème.
Je suggère à Anne de me confectionner une robe qui me donne l’air innocent, ce qui lui fait hausser le sourcil.
— À vous voir, on croirait qu’on vous a forcée à vous promener en nuisette.
Extrait 23:
     — Bonsoir, peuple d’Illeá. Ce soir je ne me présente pas devant vous comme membre de l’Élite, ni même comme une Trois ou une Cinq, mais en tant que compatriote. Votre caste influence votre vie, la place que vous occupez dans la société. C’est ainsi que je vois les choses, que je les ressens aussi. Mais ce n’est que récemment que j’ai compris combien l’amour que je porte à Illeá est profond.
« Même si j’ai grandi dans une maison où l’électricité ne fonctionnait pas toujours, le ventre parfois vide, même si j’ai vu les gens que j’aime se débattre contre le statut qu’on nous a attribué à la naissance, même si j’ai vu le fossé entre les différentes castes, j’aime mon pays.
« Ce que je propose n’est pas simple. Ce sera peut-être douloureux, mais cela se fera dans l’intérêt du royaume tout entier. Je crois que nous devrions mettre un terme au système des castes.
Me proviennent de l’assistance quelques petits cris scandalisés.

Extrait 24:
     – Maxon ?
– Oui, très chère ?
– De quoi parliez-vous avec mon père ?
– Je l’ai informé de mes intentions. Sachez qu’il les approuve sans réserve, seul votre bonheur compte pour lui. Cela semble être on unique condition. Je lui ai donné ma parole de vous rendre heureuse, par tous les moyens.
– Je suis déjà heureuse.
– Dans ce cas, lui et moi, nous sommes comblés.
D’un geste délicat, il m’encourage à rester près de lui.
Extrait 25:
     – Dis-moi, bella, m’interrompt Noémie en prenant la conversation à son compte, ce Maxon, il est plutôt pas mal. Il y a un moyen d’intégrer la Sélection ?
– De la paperasse à remplir.
– C’est tout ? Où est mon stylo ?
– Moi aussi ça m’intéresse, l’interrompt Orabella. J’en ferais bien mon quatre-heure, de ce Maxon.
Extrait 26:
    Maxon! Maxon! Arrêtez ça! Je vous en conjure!
Il m’a entendue j’en suis certaine? Je le vois fermer les yeux, faisant abstraction de ce qui l’entoure, et avaler péniblement sa salive.
Extrait 27:
     Et peut-être que tu vas trouver ça grotesque, mais c’est mon pays. Tout ne fonctionne pas bien, c’est sûr, mais cela ne donne pas le droit à ces anarchistes de venir faire main basse dessus.
Extrait 28:
     L’amour est une peur qui donne des ailes.
Extrait 29:
     Tu sais, si les sondeurs m’avait interrogée, j’aurais voté pour toi. Je parie sur toi depuis le début.
Extrait 30:
     Avant que je ne m’engage dans le couloir, Aspen m’attire ver lui d’un geste brusque, m’enlace et pose sur mes lèvre un baiser brulant Comme s’il avait oublié le danger Il ne ma pas embrassée avec une telle fougue depuis des siècles Mais cette nuit, je sens une urgence en lui, une fébrilité Il sait ce qui peut ce passer durant le raid, que ce pourrait être là notre dernier baiser
Nous nous détachons l’un l’autre, il me pousse dans le couloir
– Va-t-en ! Tout de suite
Extrait 31:
     Poussant un soupir à fendre l’âme, je m’adosse à mon fauteuil.
– Anne !
– Oui, mademoiselle ? répond la plus âgée de mes femmes de chambre, penchée sur son ouvrage.
Inutile de tourner la tête pour savoir que Mary et Lucy, mes deux autres caméristes, sont elles aussi sur le qui-vive.
– Je t’ordonne de trouver un intérêt quelconque à ce charabia, dis-je en désignant d’un doigt paresseux la feuille noire de statistiques posée devant moi.
Il s’agit d’un rapport militaire que les filles de la Sélection sont chargées d’étudier, mais j’ai toutes les peines du monde à me concentrer dessus.
Mes trois bonnes s’esclaffent, amusés par mon ordre ridicule.
– Pardonnez-moi, mademoiselle mais je crois que cela dépasse mes compétences, répond Anna sur le ton de la plaisanterie.
– Tant pis. Vous n’êtes qu’une bande d’incapables. Dès demain, je réclame d’autres personnes à mon service. Et je suis très sérieuse.
Les voila qui s’esclaffent à nouveau et je décide de me concentrer pour de bon sur le rapport. J’ai l’impression tenace – l’impression seulement – qu’il est sans queue ni tête. Je relis certains paragraphes et j’ausculte les graphiques, sourcils froncés, tout en mordillant mon stylo.
J’entends Lucy pouffer de rire et je lève la tête pour voir ce qui l’amuse tant. Mon regard tombe sur Maxon, appuyé contre le chambranle de la porte.
– Vous n’êtes pas très discrète ! lance-t-il, amusé, à l’adresse de Lucy qui se tient les côtes.
Je repousse aussitôt ma chaise et je me jette dans ses bras.
Extrait 32:
     Un espoir démesuré se lit dans le regard de Maxon.
Dis le, América. Dis lui ce que tu ressens

Extrait 33:
     Je regagne ma chambre et, tandis que mes femmes de chambre s’affairent, j’ai l’esprit ailleurs. A une époque, j’aurais résumé la Sélection à un choix très simple : Maxon ou Aspen. Ce choix a fini par entraîner une myriade de questions. Suis-je une Cinq ou une Trois? Serai-je femme de soldat ou épouse de roi? Retrouverai-je le confort de l’anonymat ou me forcerai-je à me tenir tête haute sous les projecteurs ? Parviendrai-je à ne pas déverser ma haine sur celle qui partagera la vie de Maxon si je choisis Aspen? Ou sur celle qui partagera la vie d’Aspen dans le cas contraire ? Lorsque j’éteins la lampe, je me rappelle que personne ne m’a contrainte à venir au palais. C’est de mon plein gré que j’ai rempli le formulaire qui m’a ouvert les portes de la Sélection. Je vais braver la tempête qui s’annonce. Advienne que pourra.
Extrait 34:
     -Vous êtes absolument quelconque .Les cheveux roux,le teint pâle ,la silhouette passable;Celeste est un astre à côté de vous.Quant à votre tempérament …vous êtes malpolie,vulgaire;la seule fois où vous vous impliquez dans un projet sérieux ,vous n’hésitez pas à compromettre la sécurité du royaume .Et je ne parle pas même pas de votre posture,de votre démarche .Kriss est mille fois plus jolie,et plus amène.
Extrait 35:
     Si nous ne sommes pas ensemble,tu ne peux pas me dire avec qui je n’ai pas le droit de parler.
Extrait 36:
     – Tu as beaucoup souffert par ma faute. Je ne comprends pas comment tu peux encore être amoureux de moi.
– Le ciel est bleu, le soleil brille et Aspen aime America. Ainsi va le monde. Plaisanterie à part, il n’y a que toi dans mon cœur. Je n’arrive pas à m’imaginer avec une autre fille. Pourtant, j’essaie de me préparer à ton départ, au cas où… sans succès.

Extrait 37:
     -Mais vous n’avez pas ma confiance
-Votre confiance?
-Je vous ai révélé plusieurs de mes secret, je vous ai défendue au mépris de ma propre personne, Il suffit que mon attitude vous déplaise pour que vous m’imposiez vos caprices.J’ai le droit à des bouderies, des accusations ou, pire encore, des rébellions en direct devant les caméras et le royaume tout entier.
Extrait 38:
     – Vous êtes d’une grande ignorance en ce qui concerne les hommes, de toute évidence. Sachez qu’ils peuvent être très volage. Ne vous accrochez pas trop solidement à Maxon, son coeur ne vous est pas acquis. Rien de ce qui se passe dans ce palais ne m’est étranger. Je sais que certaines filles lui proposent beaucoup plus que vous. Une personne commune ne peut tirer son épingle du jeu.
Certaines filles ? Au pluriel ? Il m’a pourtant promis la franchise. Est-ce qu’il me cache encore quelque chose ?
– Si ce que vous dites est vrai, Maxon me laissera partir en temps et en heure et vous n’avez aucune inquiétude à avoir.
– Au contraire ! Si, dans son insondable stupidité mon prince de fils jette don dévolu sur vous, vos petites plaisanteries stupides pourraient nous coûter très cher.
[…]
Plus je recule, plus il cherche à me dominer, à m’écraser. Il chuchote presque et ses menaces à peine voilées m’effraient encore plus que ses hurlements.
– Vous allez devoir apprendre à tenir votre langue chère demoiselle. Sinon, vous trouverez en moi un ennemi impitoyable. Et vous vous en mordrez les doigts.
Extrait 39:
    Dès le départ, je n’avais d’yeux que pour vous.
Extrait 40:
     Il me laisse seule, plantée au milieu du couloir. C’est seulement après son départ que je me rends compte que je tremble comme une feuille.
Un déclic se produit alors en moi. Je suis nerveuse, c’est vrai, mais surtout en colère. Pour qui se prend-il, ce bonhomme ? Ce n’est pas parce qu’il est roi – dictateur, pour être plus précise – et qu’il opprime tout un peuple qu’il a le droit de régir mon existence. Je ne me laisserai pas faire.
Extrait 41:
     Un petit gloussement coquin.
Un soupir.
Les sons deviennent plus nets, je les localise précisément. J’esquisse un pas vers l’avant, je jette un coup d’œil vers la gauche… et je surprends un couple en pleine étreinte dans l’obscurité. Le choc.
Je reconnaitrai les cheveux de Maxon entre mille, même dans le noir. En revanche, la nouveauté, ce sont les longues griffes rouges de Céleste qui s’enfonce dedans.
Extrait 42:
     Il fit courir son nez le long de mon menton continua jusqu’au bas de mon cou puis à travers de mon épaule et embrassa les mêmes endroits jusqu’à trouver mes lèvres. Je continuais de faire courir mes doigts dans ses cheveux.Ils étaient tellement doux que ça a presque chatouillé mes paumes.
Extrait 43:
     Aspen et America
-Je me sens si bête
-tu n’es pas bête
-Mais si
-Tu me trouves bête, moi?
-Non
-C’est parce que je suis intelligent. Trop intelligent pour être amoureux d’une gourde. Alors la bêtise, ce n’est pas un argument.
Extrait 44:
     Tout jeu comporte des règles, et les règles sont faites pour être transgressées.
Extrait 45:
     Une fois seule dans ma chambre, je ferme les yeux et je revis chaque détail de notre tête-à-tête : les regards de Maxon m’a lancés, ses sourires espiègles, ses baisers. Je serai curieuse de savoir si mon bien-aimé, dans la tranquilité de sa chambre, se repasse les mêmes images avant de s’abandonner au sommeil.

Extrait 46:
     Difficile de distinguer Aspen parmi tous ces uniformes. Je finis par l’apercevoir dans un recoin sombre, en grande conversation avec Céleste. Céleste qui minaude, qui fait sa belle – qui, en un mot comme en cent, lui fait du rentre-dedans.
Pour qui elle se prend cette sorcière ? Au bout de quelques minutes, je quitte ma table at je me plante à côté d’Aspen, assez près pour qu’il puisse m’inviter sans éveiller les soupçons.
Ce qu’il fait, et tant mieux, car ma patience commence à s’émousser.
Furieuse je chuchote :
-Qu’est ce que tu fichais avec cette garce ?
-De qui tu parles ?
-Céleste. Elle t’a sorti le grand jeu !
-Mais tu es jalouse, ma parole.
Extrait 47:
     – J’avais peur de me tromper, de vous voir changer d’avis, poursuit-il. C’est pour cela que je cherche une alternative satisfaisante, mais en vérité… il n’y a que vous. Peut-être que je cherche mal, peut-être que les autres filles ne répondent pas à mes critères. Peu importe. C’est vous que je veux. Et cela me terrorise. Je crains que vous ne réclamiez votre liberté.
– Maxon, vous n’avez rien à craindre. Vous risquez seulement de découvrir que je ne suis pas à la hauteur.
– Ma chère, vous êtes la perfection incarnée.
Extrait 48:
     Et voici qu’Aspen, qui prend des risques inconsidérés pour m’accorder ces quelques moments, réduit les efforts de Maxon à néant avec une babiole. Il a toujours fait preuve d’une générosité démesurée. Il sacrifiait ses nuits – et son sommeil – pour moi, il s’aventurait dehors après l’heure du couvre-feu, il épargnait sou à sou ; son coeur est mille fois plus grand que celui de Maxon, il me l’a assez prouvé.
Extrait 49:
     -Chut,chut! les reprend Anne.Si mademoiselle veut gagner le cœur du prince,il va falloir échafauder un plan.
Et elle affiche un sourire machiavélique .Avec des alliées pareilles , je ne vois pas comment la victoire pourrait m’échapper…
Extrait 50:
     Par dessus l’épaule de mon cavalier, je vois Aspen danser avec Céleste. Mon estomac se noue.
-On raconte aussi, mademoiselle, que vous vous entendez bien avec tout le monde. Et le bruit court que vous avez conduit vos femmes de chambre dans l’abri royale pendant une des attaques des Renégats.
-Je me voyais mal les abandonner…
-Vous avez le coeur noble, mademoiselle.
-Merci, dis-je en rougissant.

Extrait 51:
     C’était presque réconfortant, cette acceptation mutuelle de nos secrets.
Extrait 52:
     -Si j’avais pu demander votre main au gala d’Halloween, je l’aurais fait. Les fiançailles sont censées être une affaire officielle, avec mes parents, des invités, les caméras, mais j’ai obtenu la permission de vous poser la question fatidique en privé. Je ne vous ai jamais dit cela ?
J’avais préparé un long discours, plein de promesses. A un moment, j’aurais eu un trou de mémoire et je me serais ridiculisé. Et pourtant… chaque mot est resté gravé dans ma mémoire.
Extrait 53:
    – J’ai découvert il y a peu quelque chose d’étrange…
– Dites-moi.
– Il s’avère que je suis totalement incapable de me passer de vous, America. C’est un problème très sérieux et de tout premier ordre.
Extrait 54:
     – (…) En plus cela m’embêterait de finir avec un homme qui est amoureux d’une autre.
Je me redresse en sursaut.
– Mais de qui parles-tu ?
Marlee affiche alors un air triomphant et le sourire qui se dissimule à moitié derrière sa tasse de thé clame « je t’ai bien eue ! »
Extrait 55:
     Cette courte explication semble l’épuiser, il a l’air de souffrir le martyre. Il se penche en avant et émet un sifflement de douleur.
-Maxon?
-Je ne peux pas… c’est insupportable. America, aidez-moi ôter mon manteau.
Il tend le bras et je saute sur mes pieds pour lui apporter mon aide. Il fait glisser son manteau, qui tombe par terre, et s’apprête à défaire les boutons de sa chemise. Lorsque je veux le faire à sa place, il me saisit par les poignets.
-Vous êtes incapable de garder un secret, vous l’avez prouvé tout à l’heure avec les carnets de Gregory Illeà. Mais celui-là, vous l’emmènerez dans la tombe. Votre tombe, et la mienne. Est-ce assez clair?
J’acquiesce, pour la forme. Maxon me relâche, et je défais lentement les boutons de sa chemise. Un frisson me parcourt l’échine. J’ai vu un jour, dans un livre, une sculpture représentant un athlète lançant un disque. Je m’étais dit à l’époque que seul un artiste pouvait distinguer une telle beauté dans l’être humain, le représenter dans toute sa splendeur. Le torse de Maxon est aussi ciselé que cette sculpture.
La magie se brise lorsque j’essaie de retirer la chemise. Elle colle à son dos. J’ai beau tirer dessus, elle résiste.
-Doucement, souffle-t-il.
Je me place derrière lui et je découvre que la chemise est imbibée de sang.
Je vacille un instant puis je me remets au travail comme si de rien n’était. J’enlève la chemise, je la suspends à l’un des crochets et je m’accorde une seconde pour reprendre contenance.
J’étudie le dos de Maxon. Une entaille profonde lui barre le dos et se superpose à plusieurs autres plaies à divers stades de cicatrisation. Je compte six blessures toutes fraiches, sans compter celles qui se sont refermées. Comment est-ce arrivé? Comment Maxon, qui est de sang royal, peut-il être couturé de cicatrices? Je me rappelle le regard du roi ce soir, ainsi que les efforts de Maxon pour camoufler sa peur, et je comprends tout. Comment un père peut-il infliger cela à son fils?
J’explore le refuge et je finis par trouver un gant de toilette. Une eau glacial coule du robinet. Je calme mes nerfs, affin de ne pas envenimer les choses, et je reviens vers Maxon.
-Ça va sûrement piquer un peu.
-Pas grave, murmure-t-il. J’ai l’habitude.
Je nettoie l’entaille à l’aide du gant mouillé, en la tamponnant de l’épaule à la taille. Maxon se crispe, serre les dents. Lorsque je m’attaque à l’autre blessure, il brise le silence.
-Cela fait des années que je me prépare, savez-vous? J’attends le jour où je serai assez fort pour lui tenir tête.
-Pour quoi ne l’avez-vous pas fait ce soir?
-J’avais peur que s’il n’arrive pas à se défouler sur moi, il se retourne contre vous.
Extrait 56:
     « – Ne pleurez pas, très chère. Je bannirais éternellement les larmes de vos yeux si cela m’étais possible…
– Je ne vous reverrai jamais. Par ma faute.
– Non, j’aurais dû être plus démonstratif.
– Et moi plus patiente.
– J’aurais dû vous demander votre main ce soir-là, dans votre chambre.
– Oui, vous auriez dû.
– America, je ne sais pas combien de temps il nous reste ensemble, mais je ne veux pas le perdre.
– Moi non plus.
Je dépose un baiser au creux de sa paume, puis sur le bout de ses doigts. Il glisse une main dans mes cheveux et m’embrasse à pleine bouche. Le feu couve encore sous la cendre, ce baiser le prouve. »
Extrait 57:
     Détrompe-toi : je t’aime assez pour te laisser respirer.
Extrait 58:
     Je me dis parfois qu’on ressemble à un noeud, trop serré pour être délié.
Extrait 59:
     – Il y a forcément d’autres domaines dans lesquels vous n’avez aucune aptitude.
Je pose une main sur son torse. Encouragé par ce contact, il me masse l’épaule.
– Cela vous intéresse vraiment ?
– Oui, parce que je vous connais encore très mal. Et vous semblez n’avoir aucun défaut.. J’aimerais avoir une preuve que vous n’êtes pas si parfait que ça.
– Je suis loin d’être irréprochable, vous le savez.
– Pas si loin que ça.
Nos deux corps sont comme chargés d’électricité. Maxon proteste d’un mouvement de tête, un petit sourire au coin des lèvres.
– Très bien, voyons voir… Je suis un cancre en ce qui concerne la stratégie militaire. Pour cela, oui, je suis un âne bâté ! Et je pense que je ne sais pas cuisiner. Je n’ai d’ailleurs jamais essayé, alors…
– Jamais ?
– Je n’ai pas besoin d’essayer : une armée de maîtres queux répond à mes moindres désirs.
– C’est tout ? Vous n’avez pas d’autres défauts ?
– J’ai découvert il y a peu quelque chose d’étrange…
– Dites-moi.
– Il s’avère que je suis totalement incapable de me passer de vous, America. C’est un problème très sérieux et de tout premier ordre.
– Un problème que vous vous efforcez de régler, j’espère ?
Il fait mine de réfléchir à la question.
– Non. Et je vous avertis, je n’en ai pas la moindre intention.

Extrait 60:
     – Je ne veux pas quitter tout cela.
– A moins que ma mémoire ne me joue des tours, répond Maxon, lors de notre première rencontre vous m’avez dit que ce palais était une cage. Avez-vous changé d’avis?
– Vous n’êtes pas très futé, parfois. Je ne parlais pas du palais Maxon. Je me contrefiche des robes luxueuses, de mon lit douillet ou, croyez-le ou non, des petits plats que préparent vos cuisiniers… Non, c’est vous. Vous que je ne veux pas quitter.
– Moi? Vous me voulez moi?
– C’est ce que je m’épuise à vous faire comprendre.
– Comment… mais… qu’ai-je fait?
– Je n’en sais trop rien. Je pense que nous serions bien ensemble.
– Nous serions parfaits ensemble, vous voulez dire.
Radieux, Maxon m’attire vers lui et m’embrasse à nouveau.
– Vous en êtes sûre? Certaine?
– Oui.
Extrait 61:
     – Vous êtes sincère ? Ils peuvent vraiment venir ?
– Bien sûr. Il me tarde de les rencontrer, et c’est une étape dans le processus de la Sélection. Par ailleurs, cela vous fera du bien de revoir vos familles respectives, même quelques heures.
J’ai le plus grand mal à ravaler mes larmes. Des larmes de joie.
– Merci, Maxon.
– Je vous en prie… Je sais que vous les chérissez de tout votre coeur. Et vous feriez tout pour eux, cela saute au visage. Après tout, si vous avez accepté de rester au sein de la Sélection, c’est dans leur intérêt.
– Maxon, c’est dans leur intérêt que je suis restée au début, mais ce n’est plus le cas à présent. Si je reste, c’est que…
– C’est que ?
Un espoir démesuré se lit dans le regard de Maxon. « Dis-le, America. Dis lui ce que tu ressens. »
– C’est que ? répète-t-il sur un ton malicieux.
Je lui adresse un sourire énigmatique avant de tourner les talons.
– America Singer, revenez ici tout de suite !
Il me rattrape et me saisit par la taille.
– Dites-moi, chuchote-t-il.
Je refuse de prononcer le moindre mot ; il entre dans mon jeu.
– Fort bien. Je vais devoir recourir à un autre moyen de communication.
Et, sans préavis, il m’embrasse.
Extrait 62:
     Je souhaite incarner l’idéal américain traditionnel. J’ai une famille magnifique, j’ai amassé une belle fortune à la sueur de mon front. Je ne suis pas un héritier. Tout le monde sait que j’ai travaillé dur pour arriver au sommet.
Mais ma générosité légendaire, quand les autres ont les poches vides, m’a fait passer du statut de milliardaire anonyme à celui de philanthrope. Je ne veux plus me reposer sur mes lauriers. Il faut que je dépasse ce statut. C’est malheureusement Wallis qui tient les rênes du pays et il faut que je trouve un moyen de le remplacer sans passer pour un usurpateur. Un jour viendra ou j’aurais enfin le pouvoir, et les coudées franches. Pour l’instant, je vais respecter les règles et travailler dans les limites qu’elles m’imposent.
Extrait 63:
     De retour dans ma chambre, j’appuie sur la sonnette. Mes femmes de chambre répondent à mon appel en un temps record.
-Mademoiselle ? s’inquiète Anne, hors d’haleine. Il y a un problème ?
-Ça dépend. Si je vous annonce que je reste au palais, vous considérez cela comme un problème ou non ?
Extrait 64 (voir Extrait 66 pour avoir en entier):
    Impossible. Je dois choisir.Maxon OU Aspen
Extrait 65:
     De retour dans ma chambre, j’appuie sur la sonnette. Mes femmes de chambre répondent à mon appel en un temps record.
– Mademoiselle? s’inquiète Anne, hors d’haleine. Il y a un problème?
– ça dépend. Si je vous annonce que je reste au palais, vous considérez cela comme un problème ou non?
– Vous restez vraiment? piaille Lucy.
– J’en ai bien l’impression, oui.
– Mais vous nous aviez expliqué…
– Oui, je sais. C’est un peu compliqué. Tout ce que je peut vous dire, c’est que l’on m’a donné une seconde chance. Et j’ai bien l’intention de m’en saisir. Pour Maxon.
– C’est tellement romantique! s’exclame Mary, et Lucy tappe dans ses mains.
– Chut, chut! les reprend Anne. Si mademoiselle veut gagner le coeur du prince, il va falloir échafauder un plan.
Et elle affiche un sourire machiavélique. Avec des alliées pareilles, je ne vois pas comment la victoire pourrait m’échapper…
Extrait 66:
     Impossible. Je dois choisir. Aspen ou Maxon.
Comment me dépêtrer de ce dilemme? Je tente de me tranquilliser en me répétant que j’ai encore tout le temps devant moi. Que rien ne presse.
Extrait 67:
     – Qu’est ce qu’il insinuait lorsqu’il a parlé de notre fougue ? S’inquiète maman. C’est parce que tu lui as hurlé dessus lors de votre première rencontre ? Tu t’es calmée depuis, j’espère ?
– En réalité, nous nous disputons assez souvent.
– Quoi ?!
– Oh, et je lui ai donné un coup de genou dans les parties sensibles un jour.
Extrait 68:
     – Qu’est-ce que c’est que ça ? me demande Maxon en me caressant le bout des doigts.

– Des cals. Je taquine les cordes de mon violon quatre heures par jour.
– Je les remarque pour la première fois.
– Ils vous dérangent ?
Maxon s’immobilise et me fait un baisemain.
– Au contraire. Je les trouve admirables. J’ai vu le monde – à travers des vitres blindées ou du haut de ma tour d’ivoire, j’en conviens, mais je le connais tout de même un peu. Il n’y a aucune question dont je ne sache la réponse. Mais cette petite main que je tiens là. Cette main produit des sons incomparables, sans commune mesure avec ce que j’ai pu entendre jusqu’ici. Des mélodies qui semblent sortir tout droit d’un rêve. Ces cals prouvent que je n’ai pas rêvé.
Extrait 69:
     Je mets quiconque au défi de réussir à tirer un trait sur son premier amour…
Extrait 70:
     Comme il ne parvient pas à finir sa phrase, je me risque à lever la tête. Dans son regard, je vous que nous sommes liés pour l’éternité. Aspen me connaît mieux que quiconque et il sera toujours là pour moi, quoi qu’il advienne.
Oui, Aspen, je sais. Moi aussi.

Extrait 71:
     — Qu’est-ce que c’est ?
— Un ordinateur. Vous n’en avez jamais vu ? C’est devenu un objet rare. Celui-ci est conçu pour archiver toutes les informations contenues dans cette pièce. S’il se trouve ici un ouvrage qui traite de ce que vous appelez « Halloween », il nous l’indiquera.